Par le Service de l'Inventaire et du Patrimoine
Publié le 1er octobre 2010
De la Révolution française à nos jours, l'histoire patrimoniale s'est articulée autour de plusieurs dates clés, qui sont ici rappelées.
L’assemblée constituante décide de mettre les biens du clergé à la disposition de la Nation. Un tri est effectué pour assurer la préservation et la transmission aux générations futures des éléments les plus remarquables. C’est ainsi que s’esquisse la notion d’un patrimoine national, comme bien commun qu’il faut préserver.
Dans le contexte révolutionnaire, de nombreux édifices ou objets d’art considérés comme symboles de l’oppression du peuple ou de superstition sont détruits. Plusieurs personnes s’en émeuvent. Parmi elles l’ abbé Grégoire, membre de la Convention, y présente un rapport contre ce qu’il appelle alors le vandalisme : je créais le mot pour tuer la chose.
Se reporter à l'édition en ligne du rapport de l'abbé Grégoire, dans la bibliothèque virtuelle Gallica et au dossier sur le le vandalisme révolutionnaire sur le site Histoire par l'image.
En 1790, la municipalité de Paris transfère au couvent des Petits Augustins des œuvres des églises. Un jeune peintre, Alexandre Lenoir (1761-1839), est chargé de leur conservation.
Le Musée des Monuments Français (MMF) ouvre en 1795. Pour la première fois, des œuvres d’art sont présentées dans une perspective historique. Sous la Restauration, les œuvres du musée sont peu à peu dispersées et le musée ferme avant de rouvrir au Trocadéro comme musée de la sculpture comparée en 1882. Le Musée des Monuments Français peut, en quelque sorte, être considéré comme l’ancêtre de la cité de l’architecture et du patrimoine.
Pour en savoir plus sur la cité de l'architecture et du patrimoine, se reporter à son site en ligne.
En 1825, le jeune Victor Hugo s’élève contre les atteintes portées au patrimoine et l’indifférence de l’État. Il demande que des mesures soient prises pour sa préservation qui, selon lui, relève du bien public : Il y a deux choses dans un édifice, son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde; c’est donc dépasser son droit que de la détruire.
Se reporter au texte en ligne sur le site Wikisource, la bibliothèque libre.
Ce poste sera occupé par Ludovic Vitet en 1830 puis par Prosper Mérimée en 1834.
Pour en savoir plus, se reporter à la biographie de Prosper Mérimée, sur le site élaboré par les services du ministère de la Culture.
La loi du 30 mars 1887 sur la conservation des monuments et objets d’art ayant un intérêt historique et artistique national normalise les règles de la conservation du patrimoine et détermine les conditions de l’intervention de l’État pour la protection des monuments historiques.
La loi porte uniquement sur le classement de monuments appartenant à des personnes publiques. Le consentement des propriétaires privés est exigé en cas de classement.
Cette loi complète et améliore celle de 1887. Elle définit les critères de classement, les intervenants obligatoires, etc. Aujourd’hui encore, il s'agit de la loi de référence pour la protection au titre des Monuments historiques.
Pour en savoir plus, se reporter au texte de la loi, sur le site Légifrance.
La charte affirme l’intérêt de toutes les phases de vie d’un bâtiment, en recommandant de respecter l’œuvre historique et artistique du passé, sans proscrire le style d’aucune époque et en incitant à une occupation des monuments qui respecte leur caractère historique ou artistique et qui assure ainsi la continuité de leur vie. Elle insiste avec raison sur le rôle de l’éducation dans le respect des monuments et sur l’utilité d’une documentation internationale. Pour la première fois on précise que la protection du voisinage des sites historiques devrait faire l’objet d’une attention particulière.
Pour en savoir plus, se reporter au texte de la charte, sur le site du Conseil international des Monuments et des sites (Icomos).
L’Organisation des Nations Unies pour la Sciences, la Culture et l’Éduction (UNESCO) est un organisme qui dépend de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) et qui a pour mission de promouvoir le rapprochement entre les peuples en promouvant l’éducation, les sciences et la culture. Son siège est à Paris.
Pour en savoir plus, se reporter au site en ligne de l'Unesco.
Cette loi étend la notion de patrimoine aux ensembles urbains historiques choisis en raison de leur caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d'un ensemble d'immeubles bâtis ou non. La loi permet de les gérer au moyen d'un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV), créant ainsi les secteurs sauvegardés.
Cette protection préserve l'aspect de quartiers entiers à tous les niveaux pertinents : façades, rues, cours, toitures... sans toutefois figer le secteur qui pourra ainsi continuer à s'adapter aux changements et contraintes de l'urbanisme moderne.
Pour en savoir plus, se reporter à la fiche pratique sur les secteurs sauvegardés, sur le site du ministère de la Culture.
La notion du monument historique est étendue au site urbain ou rural qui porte témoignage d’une civilisation particulière, d’une évolution significative ou d’un évènement historique. La charte souligne la priorité de l’entretien et affirme que la restauration doit avoir un caractère exceptionnel. Elle insiste sur le respect stylistique de chaque période.
Pour en savoir plus, se reporter au texte de la charte, sur le site du conseil international des monuments et des sites (Iconomos).
La mission de l’Inventaire du Patrimoine est de recenser, d’étudier et de faire connaître l'ensemble des constructions présentant un intérêt culturel ou artistique ainsi que l'ensemble des œuvres et objets d'art créés ou conservés en France. Il fut décidé de créer un service par région. En 1964, les services régionaux d’inventaire d’Alsace et de Bretagne furent les premiers mis en place. Il faudra vingt ans pour doter l’ensemble des régions d’une équipe permanente. À partir de 2004, les services ont été progressivement transférés aux conseils régionaux. L'État continue d'en assurer la coordination et le contrôle.
Pour en savoir plus, se reporter au site en ligne de l'Inventaire du Patrimoine.
Pour en savoir plus sur la convention, se reporter à son historique et contenu et au texte intégral sur le site de l'organisation.
Des travaux d'aménagement du territoire (carrières, terrassements, routes et voies ferrées, bâtiments privés et publics) entraînent la destruction des vestiges que recèle le sous-sol. L'archéologie préventive, en étudiant une partie de ces surfaces permet de sauvegarder par l'étude les archives du sol.
La loi sur l'archéologie préventive du 17 janvier 2001 rend obligatoire l'intervention des archéologues en préalable au chantier d'aménagement, pour effectuer un diagnostic et, si nécessaire, une fouille. L'aménagement du territoire ne se fait donc plus au détriment des vestiges du passé, mais permet, au contraire, leur étude approfondie.
Pour en savoir plus sur la loi, se reporter au texte de loi sur le site de Legifrance.
Se reporter notamment au texte de la convention sur le site de l'Unesco.
Le patrimoine est considéré comme une ressource pour l’instauration du dialogue et de l’ouverture entre les cultures.
Se reporter au texte de la convention sur le site du conseil de l'Europe.