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Les étangs du Sundgau

Par Emmanuel Claerr

Publié le 1er octobre 2010

Le Sundgau est riche de ses innombrables étangs, lieux protégés mais à une biodiverstité faible.

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Étang classique

Étang classique
Photo Emmanuel Claerr, 2010

L'étang se différencie

- de la mare : par sa superficie, supérieure à 1 000 m², et par son caractère vidangeable.
- du lac : par sa faible profondeur, qui conduit à une absence de stratification thermique et chimique stable (stratification thermique de quelques jours, tout au plus).
- de la gravière : par son caractère imperméable et vidangeable. Par ailleurs, les gravières en eau sont issues de la réhabilitation d'un site d'extraction de matériaux. Elles n'ont en aucun cas été créées dans l'objectif de former un étang.

D'après le document sur Les étangs réalisé par l'équipe technique du pôle-relais Zone humides intérieures des Parcs naturels régionaux de France.

Le Sundgau, terre aux innombrables étangs

Le Sundgau se caractérise par de nombreux étangs : plus de mille au total, dont les deux tiers sont situés dans la haute vallée de la Largue, principalement entre Seppois et Mertzen.

Ces pièces d’eau artificielles, installées sur un sol argileux et imperméable, ont rarement plus de cinq mètres de profondeur et leur surface varie de cinq ares à sept hectares. Ces étangs sont alimentés par des sources ou des eaux de ruissellement et peuvent être vidés grâce à un système de vidange appelé moine.

Les premiers étangs datent du XIIe siècle. Ils ont été creusés par des moines cisterciens de l’abbaye de Lucelle qui y élevaient des carpes pour remplacer la viande en période de carême. Aujourd’hui, cette tradition piscicole perdure et a permis au Sundgau de se forger une réputation touristique avec la fameuse Route de la carpe frite.

Itinéraires vagabonds dans le Sundgau, Maison de la Nature du Sundgau

Des étangs avec une faible biodiversitéRevenir au début du texte

Créés vraisemblablement au XIIe siècle par les moines cisterciens de l’abbaye de Lucelle pour répondre avant tout à un besoin social (élevage de carpes pour remplacer la viande en période de carême), les étangs du Sundgau, devenus maintenant des étangs de pêche et de loisir, n’ont pas été conçus pour être propices à la biodiversité.

Étang en bordure de forêt

Étang en bordure de forêt
Photo Emmanuel Claerr, 2010

Ils sont avant tout fonctionnels et présentent donc une morphologie typique d’étangs baignoires : berges abruptes, taille souvent restreinte, profondeur relativement importante mais inférieure à cinq mètres, niveau d’eau constant.

De plus, ils sont régulièrement vidangés en été (assec estival) pour :

- limiter la prolifération de certains organismes indésirables (parasites, virus) ;
- prévenir les risques d’eutrophisation ;
- augmenter la productivité piscicole les saisons suivantes ;
- permettre une éventuelle mise en culture (avoine généralement) du fond de l'étang, très riche en matières organique et minérale.

Pour ces multiples raisons, la plupart des étangs du Sundgau présente une biodiversité extrêmement faible même si beaucoup d'entre eux, en raison de leur ancienneté, présentent de nos jours un aspect très naturel, surtout ceux situés en bordure de forêt.

La renaturation des étangs de NéracRevenir au début du texte

Étang de Nérac après renaturation

Étang de Nérac après renaturation
Photo Emmanuel Claerr, 2010

En 2003, le conseil général du Haut-Rhin a mis en place un vaste programme de restauration des étangs Nérac, un ensemble de cinq étangs piscicoles.

L'objectif était d’accroître de manière significative leur biodiversité, en modifiant une partie de leur morphologie et en mettant en place des ouvrages de gestion des niveaux d’eau.

En complément, se reporter notamment à la synthèse sur les étangs Nérac à Altenach et Saint-Ulrich, édité par l'agence de l'eau Rhin-Meuse en 2006.