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Les gravières

Par Emmanuel Claerr

Publié le 1er octobre 2010

On estime que chaque habitant alsacien consomme annuellement huit tonnes de sables et de graviers et qu’au cours de sa vie, chaque Européen en consomme environ 562 tonnes (construction de routes, de bâtiments…).

Caractères générauxRevenir au début du texte

Dans son sous-sol, l’Alsace dispose d’un gigantesque gisement alluvionnaire de sables et de graviers, qui s'étend sur une superficie d’environ 2 580 km² : 160 km de longueur du nord au sud de l’Alsace, sur une largeur moyenne de 15 kilomètres et une profondeur pouvant atteindre 150 mètres. Cette situation est la conséquence de l’histoire géologique du fossé rhénan et des dépôts progressifs d’alluvions transportés par le Rhin et ses affluents de la Forêt-Noire et des Vosges.
(Se reporter à l' histoire géologique du fossé rhénan dans l'article sur les nappes phréatiques).

Gravières en activitéRevenir au début du texte

Gravière en exploitation à Gambsheim

Gravière en exploitation à Gambsheim
Photo Emmanuel Claerr, 2010

Actuellement, on dénombre une centaine de gravières/sablières en activité en Alsace. Leurs productions représentent 90% de la production régionale de matériaux de carrière.

Ces exploitations sont localisées à proximité des grands pôles économiques alsaciens (principalement Strasbourg et Mulhouse), ou dans le nord de la région, à proximité du Rhin, pour une exportation facilitée par transport fluvial.

L’extraction des alluvions met à jour l’eau de la nappe phréatique d’Alsace, peu profonde.

Gravière en exploitation à Lauterbourg

Gravière en exploitation à Lauterbourg
Photo Emmanuel Claerr, 2010

Les exploitations passées, peu réglementées et souvent éparpillées pour répondre à des besoins locaux, ont conduit à un mitage du paysage en des centaines de points d’eau.

Ainsi, on estime que l’eau de la nappe phréatique d’Alsace affleure sur 2% de la superficie de la plaine, rendant cette eau d’autant plus vulnérable à d’éventuelles pollutions, que celles-ci soient directes ou indirectes.

Les gravières en activité doivent donc réaliser une surveillance rigoureuse et régulière de la nappe phréatique par des analyses trimestrielles ou annuelles de leurs plans d’eau selon les arrêtés préfectoraux. Jusqu'à ce jour, ces analyses n’ont jamais mis en évidence de pollution de la nappe phréatique liée à l'activité des gravières.

Gravières réaménagéesRevenir au début du texte

Gravière après travaux de renaturation à Sterne pierregarin (Lauterbourg)

Gravière après travaux de renaturation à Sterne pierregarin (Lauterbourg)
Photo Emmanuel Claerr, 2010

Des travaux de renaturation d’anciennes gravières, tels que l'aménagement des bords, la mise en place de frayères à poissons ou de radeaux à Sterne pierregarin ont permis à la faune et à la flore de se réapproprier les lieux.

Gravière réaménagée en plage à Gambsheim

Gravière réaménagée en plage à Gambsheim
Photo Emmanuel Claerr, 2010

D'autres plans d'eau, réaménagés en base nautique ou en plage, font aujourd'hui le bonheur des petits et des grands au cours de la saison estivale.

Le site non actualisé de la DRIRE (Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement Alsace) propose notamment un document sur les gravières en Alsace (état de la réglementation en ce domaine, enjeux d'une exploitation rationnelle).