Pour la création de son opéra, Gérard Garcin souhaitait dès les premières rencontres que des instruments extraordinaires soient crées par des enfants des écoles participantes au projet. Petites dames clochettes en terre réalisées par les enfants.
Photo : F. Hauwelle | AgrandirLe choix de la fabrication des instruments en terre a été très fortement lié à l’implantation toute nouvelle de l’Institut européen des arts céramiques à Guebwiller faisant suite à la maison de la céramique de Mulhouse et dont l’objectif essentiel est de sensibiliser des enfants et des adultes à ce médium.
Cet institut a trouvé dans ce projet l’occasion idéale de mettre en œuvre des savoir-faire ancestraux au service d’une idée nouvelle. Son équipe dynamique de formateurs de renom a su convaincre rapidement les différents acteurs du projet de l’innovation que présentaient ces créations en terre. Que les fameux gaffophones dont Gérard Garcin rêvait pouvaient devenir des céramophones !
De suite, une confiance sereine s’est installées entre tous les partenaires du projet. Les enseignantes se sont lancées avec intérêt dans ce défi particulier qui est de faire chanter la terre. Leurs mains se sont mises à modeler, à couper, à coller, à presser, à soutenir, pour faire naître des sifflets, des flûtes, des dames clochettes, etc. et ensuite fort de ce savoir elles ont invité les enfants à s’engager dans cette aventure de la terre. C’est une évidence que de dire que les enfants se sont passionnés pour cette découverte !
De nos jours malheureusement, les enfants ont oublié les joies sensorielles de la terre au profit de celles visuelles du virtuel. Agripper les mains dans la terre, frapper de toutes ses forces, griffer, agresser, mais aussi, caresser, lisser, effleurer, polir, frotter, aplanir, aplatir, égaliser, lustrer. Instruments de terre réalisés par les enfants et les facteurs.
Photo : F. Hauwelle | AgrandirTous ces savoirs que la main enregistre et qui apprennent la juste nécessité d’un geste, juste ce qu’il faut sans ardeur supplémentaire, car la terre se souvient et renvoie à celui qui veut bien la regarder sa nervosité, son impatience, son énervement, son agacement mais aussi son calme, sa sérénité et la paix retrouvée.
À travers ces instruments, les enfants ont appris bien au-delà de la musique qu’ils ont pu en émettre, le plaisir d’offrir en partage à d’autres mais également la plasticité d’une matière noble qui renvoie à soi et à toute l’histoire du monde.
Francine Hauwelle
Conseillère pédagogique arts visuels
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