- CRDP d'Alsace - Banque Numérique du Patrimoine Alsacien -

Retour à Le XIXe siècle

Le travail des enfants

Page mise à jour le 24/06/2011

Lettre du 12 février 1833 (p. 1) Lettre du 12 février 1833 (p. 2) Lettre du 12 février 1833 (p. 3) Lettre du 12 février 1833 (p. 4)
Lettre et questionnaire du recteur, 17 janvier 1833 (a) Lettre et questionnaire du recteur, 17 janvier 1833 (b) Tableau de recensement des enfants Tableau sur les établissements d'impression sur étoffes
Extrait de la loi sur le travail des enfants, 22 mars 1841 (a) Extrait de la loi sur le travail des enfants, 22 mars 1841 (b) Lettre signée par le préfet du Haut-Rhin au maire de Mulhouse André Koechlin, 20 août 1841 (a) Lettre signée par le préfet du Haut-Rhin au maire de Mulhouse André Koechlin, 20 août 1841 (b)

Vue suivante | 1 | 2 | Vue suivante

L’emploi des enfants dans les usines a été la conséquence directe de la mécanisation : pour servir la machine, une main d’œuvre peu qualifiée, ne requérant aucune formation spécialisée, suffit. Il n’est donc pas étonnant de trouver autant d’enfants en Alsace au service notamment de la filature et de l’impression sur tissus. Remplacer les hommes par des enfants permet aux patrons d’abaisser les salaires. De plus, grâce à leur souplesse et à leur petite taille, les enfants peuvent se glisser sous les machines pour les nettoyer et pour rattacher les fils coupés. Ce qui peut surprendre, c’est que les contemporains dans leur grande majorité n’y trouvent pas matière à scandale. En vertu de la liberté de travail, le patron est le maître absolu dans son entreprise, et il n’existe aucune condition d’âge pour être embauché. Sous la monarchie de Juillet, en Alsace, les enfants comme les adultes passaient quinze heures par jour dans l’usine, pour 13h30 de travail effectif.

La loi de 1841 a nécessité une longue période de sensibilisation : les notables et l’administration, pour des raisons de souci moral et d’inquiétude sociale, réclament puis obtiennent une réglementation du travail des enfants. Dès 1827-1828, la SIM (Société Industrielle de Mulhouse) reprend les idées de Jean-Jacques Bourcart de Guebwiller : il faut fixer une limite à l’âge des enfants et à la durée de leur travail. Des enquêtes sont lancées à travers tout le pays, mais les points de vue divergent. Suite à l’exemple anglais, le Bill de 1833, et à la publication de l’ ouvrage du docteur Villermé en 1840, le gouvernement et le deux chambres enclenchent le processus qui aboutit à la loi du 22 mars 1841.

Les documents qui suivent montrent que l’application de cette loi a été très inégale, les industriels mulhousiens sollicitant souvent eux-mêmes des dérogations à la loi, qui est encore très mal observée en 1870. Elle ne sera acceptée que lorsque l'on n’aura plus besoin d’enfants en raison du progrès technique, plus économe de main d’œuvre.

Commentaire des illustrations par André Studer.