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Les jardins d’Alsace vus du ciel

Strasbourg : parc de l'Orangerie

Strasbourg : parc de l'Orangerie
Photo F. Zvardon © Région Alsace – Service de l’Inventaire et du Patrimoine - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée

Le parc de l’Orangerie, à Strasbourg, est un jardin d’agrément public. Il s’agit d’un jardin mixte comportant des parties traitées selon les principes du jardin régulier et d’autres selon les principes du jardin irrégulier. Il occupe une superficie de vingt-six hectares, soit 10% des espaces verts de la ville. C’est le parc le plus fréquenté de Strasbourg, pour ses promenades et ses distractions : zoo, mini-ferme, bowling, restaurants.

L’histoire du parc remonte au XVIIe siècle. En 1692, les autorités militaires royales demandent la création d’une promenade composée de quatre rangées de tilleuls à l’extérieur de la ville de Strasbourg, le long de la route menant à la Roberstau. En raison de son tracé géométrique, cette promenade est dite Le Nôtre, mais rien ne permet d’affirmer que le plus célèbre jardinier français ait contribué à sa réalisation.

En 1793, la Convention nationale confisque le château de Bouxwiller, chef-lieu de la principauté de Hanau. Personne ne veut des cent trente-huit orangers collectionnés par le comte Jean-Régnier III de Hanau-Lichtenberg qui agrémentaient les jardins en terrasses du château et l’État en fait cadeau à la municipalité de Strasbourg. Le maire Jean-Frédéric Herrmann charge Boudhors, l’architecte de la ville, de construire à la promenade de la Robertsau un bâtiment pour y conserver les orangers. Les orangers ne sont réellement transportés dans le parc que l’année suivante. En 1806, l’impératrice Joséphine visite le bâtiment et les orangers et lui donne son nom (En complément, se reporter au portrait réalisé par François Gérard en 1805 et analysé sur le site Histoire en images).

Sous la monarchie de Juillet, les maires strasbourgeois Jean-Frédéric de Türckheim (1830-1835) et Georges-Frédéric Schützenberger transforment la promenade en un jardin paysager à l’anglaise en créant des allées sinueuses. Le parc se limite alors au jardin circulaire qui s’étend devant la façade occidentale du pavillon Joséphine. Du 18 mai 1895 au 15 octobre 1895, le parc accueille l’exposition industrielle (1 250 exposants, des milliers de visiteurs et des animations variées : exposition canine, horticole, apicole, des concerts, des batailles de fleurs...). À cette occasion, le parc est agrandi vers le sud-est, un lac artificiel est creusé et entouré d’une promenade, de monticules et hauteurs. Il est surplombé par un rocher construit en grès dur des Vosges qui abrite une grotte en rocaille réservée à la pisciculture : un établissement de Huningue y pratique pendant un certain temps l’élevage du saumon du Rhin. Sont également construits un grand restaurant aujourd’hui disparu (remplacé par un bâtiment moderne), la maison rustique ou Bürehiesel (achetée à Molsheim, transportée et remontée pièce par pièce). Prévue pour servir d’habitation au jardinier, elle devient dès 1895 un restaurant dans lequel il est possible de boire du lait produit par les six vaches du parc.

Le pavillon Joséphine fut détruit par un incendie le 16 octobre 1968. Il fut reconstruit à l’identique et inauguré le 20 octobre 1972, il accueille depuis des expositions et des manifestations temporaires. Le dernier agrandissement du parc est réalisé en 1978 à l’est du parc.

Le parc est décoré de nombreuses fabriques et sculptures. Citons le kiosque oriental laissé à Strasbourg par Louis II de Bavière aujourd’hui disparu, le temple de l’amour transféré du parc des Contades à l’Orangerie vers 1958. Au gré de la promenade, il est possible d’admirer les deux sphinges du château Klinglin, la Gänseliesel d’Albert Schultz, les sculptures de Victor Marzolff (buste de Victor Nessler, Hercule terrassant le lion) ou des œuvres plus contemporaines comme Le puits voleur de Patrick Bailly-Maître Grand. En complément, se reporter aux notices des œuvres sur le site du Centre Européen d'Actions Artistiques Contemporaines (CEAAC).

Pour étudier l’évolution du quartier de l’Orangerie, se reporter à l'article de Thierry Hatt, professeur agrégé de l’Université, sur le quartier de l'Orangerie, histoire cartographique, 1617-2002 (Lycée Fustel de Coulanges, 2004, 47 p.). En contrepartie de l’utilisation gratuite de ces documents, il est demandé de citer la source et de ne pas dénaturer le document.

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