Par Elsa Dongois
Publié le 21 septembre 2012
Au XIe siècle, les décors se résument essentiellement à un travail de finition décorative des surfaces avec différents motifs géométriques, tels que des arêtes de poisson, des épis, des échiquiers par exemple.
En témoigne justement ce pilier de la chapelle Sainte-Marguerite d'Epfig, où l'on distingue aisément un motif caractéristique en arêtes de poissons.
Motifs de billettes et consoles décorées - église Saints-Pierre-et-Paul à Rosheim
Photo Elsa Dongois, 2011
Ici, les caractéristiques principales sont :
Des moulurations, qui animaient les surfaces : les lésènes et les billettes.
Des sculptures, qui se dressaient aux endroits les plus significatifs de la construction : au niveau des angles, des consoles, des chapiteaux et des tympans.
Les personnages étaient liés à l’Ancien Testament et au Nouveau Testament. C’est aussi l’apparition de figures qui mettaient en garde le spectateur s’il ne se conduisait pas honnêtement. Toute mauvaise action se trouvait illustrée à l’extérieur de l’édifice.
Les formes étaient très variées et les sculpteurs adoptèrent progressivement la technique de la ronde-bosse, du haut-relief ou du relief méplat (bas-relief).
La photographie des acrotères, à la base des pignons de l'église Saints-Pierre-et-Paul de Rosheim, montre les premières sculptures en ronde-bosse figurant des monstres terrassant des hommes (voir ci-contre).
Des porches : les quelques porches d’églises romanes conservés comportent des chapiteaux décorés.
Des exemples sont notamment visibles à :
Des chapiteaux décorés, placés sur quelques porches d’églises romanes conservés.
Les chapiteaux étaient ornés de motifs sculptés divers : formes géométriques, motifs végétaux, bestiaire fabuleux. La présence de programmes narratifs élaborés sur des séries de chapiteaux fut une innovation romane.
Voyez, par exemple, les chapiteaux du cloître de l’abbaye Sainte-Sophie et Saint-Trophime d’Eschau, remonté en partie au musée de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg, ou celui d’une colonne à l’entrée d’un porche de l'église Saint-Étienne de Marmoutier (voir ci-contre).
Des portails, qui se dégageaient en relief sur la paroi.
Leurs dimensions furent accentuées par un cadre qui leur conférait une dimension considérable, comme c'est le cas par exemple à l’église Saint-Léger de Guebwiller (voir ci-contre).
L’iconographie la plus présente au niveau du tympan en Alsace était l’Agneau, symbole christique ou bien le Christ entouré de saints. La présence de la Vierge devint de plus en plus marquée à partir de la fin du XIIe siècle.
Pour exemple, voyez le tympan de l’église Saints-Pierre-et-Paul à Sigolsheim. Au niveau du tympan, le Christ, entre Pierre (la clef) et Paul (les Écritures).
Ils sont flanqués de personnages offrant une bourse et un autre offrant un tonneau. Au niveau du linteau, le Tétramorphe.
À l’intérieur de l’édifice, les ornements sculptés se retrouvent sur les chapiteaux.
Si l’on regarde bien les exemples de sculptures ci-dessus, on peut remarquer que :
Il est parfois plus évident de reconnaître la sculpture romane en la comparant à la sculpture gothique qui tendit par la suite à s’émanciper du cadre architectural pour acquérir de l’autonomie, passant du relief à la ronde-bosse. Les figures, largement plus nombreuses sur l’édifice, gagnèrent en naturel dans le rendu des drapés, des gestes et des expressions. Les sculpteurs gothiques les rendirent plus humaines.