L'enseignement primaire

L’enseignement se compose d’une part des écoles maternelles, d’autre part des écoles élémentaires. On y ajoute les écoles supérieures, les écoles intermédiaires, les écoles de perfectionnement.

Quelques caractéristiques de la scolarisation

Toutes les écoles sont soumises à l’autorisation (loi du 12 février 1873) et ont un caractère confessionnel. L’instruction est obligatoire (ordonnance du 18 avril 1871) de 6 ans à 14 ans pour les garçons, 13 ans pour les filles. L’absentéisme scolaire est puni d’une amende pouvant aller jusqu’à 8 marks, ainsi de que 8 jours de prison.

Les études ne sont pas gratuites, mais dans la limite de 6 marks maximum (loi du 29 mars 1889), les communes pouvant opter pour la prise en charge de tous les frais et instaurer dès lors la gratuité totale. L’éducation est gratuite pour les enfants pauvres.

Toutes ces écoles sont soumises à l’inspection (Kreisschulinspector). Les commissions locales comprennent le maire, des personnalités désignées, en particulier des représentants de chacun des cultes reconnus, présents dans la communes, l’instituteur/l’institutrice, des habitants.

L’entretien et la construction

L’entretien et la construction des écoles est à la charge des communes, dans le respect d’un cadrage réglementaire.

Les différents types d'écoles

Le degré du primaire se compose de trois types d’écoles :

• Des écoles maternelles, dont les effectifs restent stables sur la période du Reichsland, souvent fondées avant 1870, mixtes au niveau du sexe des élèves reçus et de la confession.
• Des écoles élémentaires, soit publiques, soit privées. On retrouve diverses configurations : établissements pour garçons, pour filles, mixtes.
• Enfin les Mittelschule, au nombre de 53 à la veille de la première guerre mondiale, qui représentent des écoles intermédiaires, entre le primaire et le secondaire, avec une inscription dans l’ordre du Primaire, mais également avec une finalité professionnelle ou technique.

Coll. Das Elsass von 1870 bis 1932. Alsatia, Band IV : Karten, Graphiken, Tabellen, Dokumente, Sach- und Namenregister, 1938, p. 200.

MINISTÈRE DE LA GUERRE. Organisation politique et administrative et législation de l’Alsace-Lorraine. Première partie. Paris : Imprimerie nationale, 1915, p. 212-213.

Le graphique réalisé à partir des données ci-dessus témoigne bien de l’effort scolaire de la période, avec un vaste chantier de constructions d’établissements, principalement dans les établissements ayant un caractère confessionnel.

MINISTÈRE DE LA GUERRE. Organisation politique et administrative et législation de l’Alsace-Lorraine. Première partie. Paris : Imprimerie nationale, 1915, p. 212-213.

Les établissements possèdent majoritairement un caractère confessionnel, avec un attachement très marqué des catholiques à un enseignement dans un cadre confessionnel.

On remarquera, sur le graphique ci-contre :
(Voir les données statistiques du graphique).

• la quasi-stagnation des effectifs des écoles confessionnelles protestantes et juives,
• l’augmentation des écoles catholiques,
• un essor rapide, à la fin de la période, des écoles mixtes.

L'enseignement secondaire

(1) Comprend les Gymnases et les Progymnases, ainsi que les Oberrealschulen et les Realschulen.
MINISTÈRE DE LA GUERRE. Organisation politique et administrative et législation de l’Alsace-Lorraine. Première partie. Paris : Imprimerie nationale, 1915, p. 208.

MINISTÈRE DE LA GUERRE. Organisation politique et administrative et législation de l’Alsace-Lorraine. Première partie. Paris : Imprimerie nationale, 1915, p. 208.

L'enseignement public

L'enseignement classique

L’enseignement secondaire des garçons est réalisé dans trois lycées à Strasbourg, Metz et Colmar. Onze gymnases existent, à Altkirch, Bouxwiller, Guebwiller, Haguenau, Mulhouse, Sarrebourg, Sarreguemines, Saverne, Sélestat, Thionville, Obernai.

L'enseignement moderne

Il est dispensé sans latin ni grec, en un cursus de 9 ans, au sein des Oberrealschulen de Colmar, Forbach, Metz, Mulhouse et dans deux établissements de Strasbourg, en 7 ans dans les Realschulen (cursus de 6 ans) de Barr, Bischwiller, Munster, Ribeauvillé, Sainte-Marie-aux-Mines, Strasbourg, Thann.

Tous ces établissements sont soumis à une commission scolaire avec le maire, des représentants du Statthalter, des conseillers municipaux. Un directeur est nommé par la commission.

Le programme est établi par l’ordonnance du 10 janvier 1905.

L’enseignement est payant, via une rétribution scolaire assez faible.

L’enseignement y est confessionnel, avec obligation de suivre les cours de religion, composés d’une part d’un enseignement d’histoire sainte et des cours de catéchèse, donnés en fonction des cultes.

Les deux filières de 6 et 9 ans aboutissent à un diplôme.

L'enseignement privé

L’enseignement privé possède un réseau de 6 établissements, autorisés par la loi de 1873 :

• Le gymnase protestant Saint-Thomas à Strasbourg ;
• Le gymnase épiscopal Saint-Étienne à Strasbourg ;
• Le gymnase épiscopal de Montigny ;
• Le gymnase épiscopal de Zillisheim ;
• L’institut Saint-Augustin de Bitsch ;
• L’école de la cathédrale de Saint-Arnoll à Metz.

On peut y ajouter trois écoles supérieures privées, non confessionnelles, à Algringen, Morhange, Rombach.

Ces établissements ne sont pas subventionnés par l’État, exception faite du gymnase protestant de Strasbourg (25 000 mark) et de lycée épiscopal de Strasbourg (25 000 marks).

Les filles sont progressivement autorisées à s’inscrire dans les établissements de garçons. 171 filles sont inscrites dans de tels établissements en 1912.

L'enseignement supérieur

L’Université impériale (Kaiser-Wilhelms-Universität), fondée le 28 avril 1872, se compose de 6 facultés : théologie protestante, théologie catholique, droit et sciences politiques, médecine, philosophie, mathématiques et sciences naturelles).

L’Université est un établissement public, placé sous la surveillance du Statthalter et administrée par le Recteur et deux assemblées.

L’Université est logée au sein du Palais universitaire et possède une prestigieuse bibliothèque. Celle-ci a été fondée par décret le 19 juin 1872, avec rang de bibliothèque nationale, avec un directeur directement nommé par l’Empereur. Son budget est de près de 200 000 marks (1914). Son fonds dépasse le million de livre à la fin de 1912.

L’Université se compose en 1914 de 177 professeurs, pour 2 285 étudiants. Près de la moitié des étudiants sont Alsaciens.

Doc. 6a. Professeurs de l'Université de Strasbourg entre 1872 et 1912.
MINISTÈRE DE LA GUERRE. Organisation politique et administrative et législation de l’Alsace-Lorraine. Première partie. Paris : Imprimerie nationale, 1915, p. 206-207.

Doc. 6b. Étudiants de l'Université de Strasbourg par facultés, entre 1872 et 1912.
MINISTÈRE DE LA GUERRE. Organisation politique et administrative et législation de l’Alsace-Lorraine. Première partie. Paris : Imprimerie nationale, 1915, p. 206-207.

MINISTÈRE DE LA GUERRE. Organisation politique et administrative et législation de l’Alsace-Lorraine. Première partie. Paris : Imprimerie nationale, 1915, p. 206-207.

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