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Le vivant, par l'exemple de la forêt, est sans cesse confronté au non-vivant, à l'inerte. La forêt est ainsi soumise à de nombreuses influences, diverses et variables dans le temps comme dans l'espace : elle y réagit, ce qui implique une dynamique forestière.
Cette dynamique forestière comprend deux tendances principales :
- la tendance à une dynamique de succession linéaire, qui sont des phénomènes de remplacement dans le temps d'une communauté forestière par une autre.
- la tendance à une dynamique de cycles sylvigénétiques ou cycles en mosaïque, qui sont des phénomènes de maintien dans les temps d'une communauté donnée par l'intermédiaire d'unité de végétation.
Les successions linéaires
Ces successions peuvent intervenir lors
de nouvelles colonisations de terres (sur sols volcaniques,
sols sédimentaires en zone d'inondation fluviale,.) ou après
destruction d'une station déjà occupée par une forêt (effet
d'une crue importante par exemple sur une forêt en bordure
de fleuve, tempête, incendie, éruption volcanique) - dans
ce deuxième cas on peut parler de perturbation majeure avec
effondrement de l'écosystème.
Les perturbations majeures correspondent à la destruction de grandes surfaces et sont peu ou pas sélectives. Le maillage des interactions au sein de l'écosystème est effacé. Les écosystèmes forestiers homogènes (et donc particulièrement les « champs d'arbres » plantés par l'Homme), offrant une cible de grande dimension à une perturbation déterminée, y sont particulièrement sensibles.
Après une telle perturbation, des stades
pionniers s'installent, comme par exemple les forêts alluviales
« à bois tendre » (Saules, Peupliers) s'implantant sur les
bancs de graviers dégagés après une crue importante.
Les genres végétaux de ces premiers stades de succession sont souvent représentés dans le monde entier ( par exemple les genres Betula, Salix, Populus, Pinus) : ces espèces sont peu exigeantes et possèdent une grande capacité de reproduction (production forte et régulière de semences non dépendante d'insectes pour la pollinisation, dispersion par le vent.).
Des transformations de cette communauté végétale conduisent vers d'autres associations d'espèces jusqu'à ce que la forêt atteigne un état de relative stabilité collective.Ces stades terminaux correspondent à un équilibre dynamique entre les facteurs physico-chimiques (sol et climat) et biologiques. Ils sont dits stades climaciques. Si la végétation est influencée de façon primordiale par le climat régional, on parle de «climax climacique».Si, au contraire, elle est influencée de façon discriminatoire par un autre facteur comme par exemple le sol, on parle de «climax édaphique». On peut donner par exemple le cas des forêts alluviales «à bois dur» (Frêne, Orme champêtre, Chêne pédonculé par exemple pour la forêt du Rhin ) installées sur des zones à l'abri de l'action érosive des crues mais influencées par les conditions hydrologiques (inondations de courte durée et battement de la nappe phréatique). Celles-ci remplacent après des stades postpionniers à bois mixte (Peuplier blanc, Frêne) la forêt à bois tendre donné dans l'exemple précédent.
Exemple d'une dynamique de succession linéaire dans une forêt alluviale de la plaine du Rhin
Cependant on ne peut s'en tenir à une présentation aussi schématique : les perturbations peuvent en effet intervenir sur l'ensemble des arbres d'une forêt mais aussi plus spécifiquement sur l'une ou l'autre essence (dégâts d'un parasite par exemple) voire sur des peuplements d'un certain âge.
Les successions peuvent donc être extraordinairement variables mais , sans aller jusqu'à une évolution monocausale, toujours unilinéaire et dirigée vers un seul climax, on peut remarquer que les successions présentent des tendances dirigées en direction d'un état terminal déterminé. On parle de dynamique de succession à variables multiples.
Les cycles sylvigénétiques ou cycles en mosaïque
Lorsqu'elle ne connaît que très rarement des perturbations majeures, la forêt, une fois atteinte une certaine phase de maturité, (« stades climaciques évoqués précédemment), tend à se maintenir stable par le biais d'un cycle naturel de régénération appelé cycle sylvigénétique (ou encore cycle en mosaïque).
Ce processus est fondé sur la colonisation par de jeunes éléments ligneux (de même espèces que celles de la communauté forestière existante dans cette station) des trouées dues à la chute des vieux arbres (ou de chutes dues à de petites perturbations). Ces microperturbations affectent peu le maillage des interrelations existant dans la communauté forestière.
Exemple de cycle sylvigénétique |
Ainsi les forêts « climaciques » (en Europe centrale par exemple) sont constituées schématiquement d'une mosaïque de quatre unités fondamentales évoluant dans le temps et dans l'espace :
Exemple d'un tel cycle dans la forêt alluviale « à bois dur » du Rhin ( secteur de Rhinau en plaine d'Alsace) illustré par les élèves de 6èmeA du Collège Fortschwihr
Ce genre de cycle assure la pérennité globale de la structure et de la composition de la forêt qui se maintien en équilibre avec le milieu.
On peut constater que plus les éléments d'une mosaïque forestière sont fins, moins il y a de chance que des perturbations, même assez fortes, puissent détruire l'écosystème dans sa totalité ou sur une vaste étendue.
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