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Les époques du paysage

France (10ème-15ème s.)

Détail du mois de juin tiré des "Très riches heures du Duc de Berry" (1416) | Musée Condé, ChantillyDétail du mois de juin tiré des Très riches heures du Duc de Berry (1416).
Musée Condé, Chantilly
Pour l’Art roman, les éléments du paysage soutiennent l’histoire et le lieu, le paysage est avant tout "paysan", donc utile. Ce n’est ni un lieu de promenade ni un lieu de méditation.
Avec l’Art gothique (12ème-16ème s.), et les miniaturistes – Les Très riches heures du Duc De Berry des frères Limbourg par exemple –, le paysage devient le cadre naturel où évoluent les personnages. La tapisserie La Dame à la Licorne conservée (15ème s.) au Musée de Cluny en est un autre exemple.


Flandres (14ème-15ème s.)

Jan Van Eyck peut être considéré comme l'un des "créateurs" du paysage, mais un paysage "cité", présent par l’ouverture des fenêtres ou dans le reflet d’un miroir. La fonction et l'importance du décor prennent dès lors de l'ampleur. Au 16ème s., nous retrouvons Van Dyck et Rubens.


Italie (15ème-16ème s.)

La Renaissance voit émerger le sentiment de nature. Brunellesci et Alberti, inventeurs de la perspective, substituent le ciel bleu au fond or et accentuent le réalisme des scènes, créant ainsi l’espace. Le problème de la profondeur et des trois dimensions devient prégnant.
Chez Fra Angelico, Ucello, Masaccio, Boticelli, Michel-Ange, Raphaël et Léonard de Vinci, la nature et le paysage sont idéalisés.


Konrad Witz, "La Pêche miraculeuse", 1444 | Musées d’art et d’histoire, GenèveKonrad Witz, La Pêche miraculeuse, 1444.
Musées d’art et d’histoire, Genève
Allemagne (15ème s.)

La Pêche miraculeuse (1444) de Konrad Witz est considérée comme le premier paysage réaliste de la peinture de chevalet occidentale.


Hollande (16ème-17ème s.)

Les paysages de Bruegel Le Vieux ou Vermeer ne sont pas encore "traités" en tant que tels : ils sont les milieux où se déroulent les activités humaines. Avec la naissance d’un paysage autonome, la nature devient "sujet" du tableau : Willem Van de Velde Le Jeune peint la mer en tant que sujet principal pour la première fois.


Classicisme (France, 17ème s.), Néoclassicisme (fin 18ème-début 19ème s.)

L'idéalisation du paysage devient prétexte à des scènes mythologiques visant à élever les sentiments : Poussin, Claude Lorrain, etc.
Chez David et Ingres, le paysage est avant tout "historique" et théâtralisé. Il a fonction de "décor" avec Watteau. On peut y observer une forte indication des premiers plans et une progression oblique vers le lointain.


Le Romantisme (19ème s.)

Caspar David Friedrich, "Côtes rocheuses à Rügen", 1818 | Musée Oskar Reinhart, WinterthurCaspar David Friedrich, Côtes rocheuses à Rügen, 1818.
Musée Oskar Reinhart, Winterthur
Le Romantisme est la période où se développe la notion du sublime : vision dramatisante du motif représenté, dimension métaphysique du paysage où s’exacerbe la subjectivité.
Nous retrouvons ici des artistes comme Caspar David Friedrich en Allemagne, Constable et Turner en Angleterre, Goya en Espagne, Delacroix, Ingres (pour la période aux alentours de 1816), Gros et Géricault en France.


L’École de Barbizon

Sous l’influence de Théodore Rousseau, apparaissent les premiers paysages peints sur le motif. La nature "palpite", elle est conçue comme un refuge face au monde industriel : Millet, Corot, Courbet…


Le Réalisme

Pour Gustave Courbet et son "art vivant", la peinture devient sujet de la vie quotidienne ou villageoise. La palette s’éclaircit, les teintes vives et transparentes se font jour : La Falaise d’Étretat après l'orage (1869), La Mer orageuse (1870).
Jean-Baptiste Corot conçoit quant à lui une nature idéalisée et onirique : l’ambiance est donnée par la lumière.


Claude Monet, "Meules, fin de l'été, effet du soir", 1891 | The Art Institute, ChicagoClaude Monet, Meules, fin de l'été, effet du soir, 1891.
The Art Institute, Chicago
L’Impressionnisme (20ème s.)

Apparaissent ici le travail sur le motif et la peinture de plein air. Le "temps" est introduit dans la peinture : les changements (ciel, eaux, feuillages), les transformations (lumière, saisons, heures), les transitions (neige, brouillard, aurore, crépuscule). On découvre l'abandon du noir, la fragmentation de la touche, la vibration de la lumière, les prémisses de l’abstraction : Claude Monet avec sa série des Meules (1890-1891) et des Nymphéas (1899-1910). Les artistes majeurs de l'Impressionnisme sont Monet, Manet, Cézanne, Pissarro, Renoir, Gauguin, Seurat, Signac, Van Gogh, etc.


Arte Povera (Italie, 1967)

L'Arte povera est une mouvance influencée par le retour à des valeurs traditionnelles. Il se caractérise par l'utilisation de matériaux bruts non picturaux (bois, béton, cuir, pierre, etc.), et révéle des qualités émotionnelles propres aux matériaux utilisés – le tout en lien avec le paysage, de part l’origine des matériaux et la fréquente installation des œuvres dans la nature. Mario Merz, Giuseppe Penone, Luciano Fabro, Giovanni Anselmo et Pino Pascali en sont les artistes les plus emblématiques.


Land-Art (20ème-21ème s.)

Nancy Holt, "Sun Tunnels", Lucin (Utah), 1973-1976 | Center for Land Use Interpretation, Los AngelesNancy Holt, Sun Tunnels, Lucin (Utah), 1973-1976.
Center for Land Use Interpretation, Los Angeles
Ce mouvement s’est développé aux États-Unis à la fin des années 60, a essaimé en Europe au début des années 70 et n’a cessé depuis d’inspirer des interventions dans le paysage. Revendiquant une conception minimaliste de la sculpture, s’insurgeant contre une économie de marché et résultant d’une fuite hors des musées et galeries, le mouvement s’associe à une conscience écologique du territoire ainsi qu’à une redécouverte des cultures archaïques.
On y découvre un gigantisme avec Jean Verame et ses peintures dans les montagnes du Tibesti, Michael Heizer, Robert Smithson, Robert Morris, Nancy Holt ou Alice Aycock ; un art éphémère avec Dennis Oppenheim, Richard Long, Hamish Fulton, plus tard Andy Goldsworthy et Nils Udo, dont seuls les croquis, photographies, vidéos et reportages témoignent de l’œuvre ; l'introduction de produits manufacturés avec Walter de Maria, Christo et Jeanne-Claude ; etc.
Les œuvres de certains artistes français tels que Dominique Bailly, Ernest Pignon Ernest et ses sculptures "arborigènes", Jean Clareboudt, Bernard Pagès, Eric Samak et ses aménagements sonores, Jean Estaque, etc. sont des résonances contemporaines à ce mouvement d'Outre-Atlantique.

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