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Biographies alsaciennes

Sous la direction de Georges Marie BRUN

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MACÉ, Jean

Journaliste et homme politique (1815-1894)

Né à Paris, Jean Macé (1815-1894), littérateur, journaliste et profondément républicain, quitte Paris après le coup d’état du 2 décembre 1852 de Louis Napoléon Bonaparte et s’installe à Beblenheim. Il y enseigne, fonde en 1865 la Société des bibliothèques communales du Haut-Rhin et, en 1866, la Ligue de l’enseignement. En 1871, il quitte l’Alsace annexée pour Paris, où il milite infatigablement pour l’école laïque et républicaine. En 1883, il est élu sénateur inamovible. Il décède en décembre 1894 et est enterré, selon ses vœux, à Beblenheim.

MALGRÉ-NOUS

Alsaciens incorporés de force

Les Malgré-Nous sont les Alsaciens-Lorrains incorporés de force dans l’armée allemande durant la seconde guerre mondiale à partir de 1942, l’Alsace étant considérée comme faisant partie du IIIe Reich. La plupart furent envoyés sur le front de l’est. 140 000 jeunes hommes furent ainsi incorporés. 43 000 tombèrent au front et des milliers furent faits prisonniers en Union soviétique, croupirent et moururent dans des camps, dont le plus célèbre fut Tambow. Ils seront relâchés au compte goutte par les Soviétiques, et le dernier ne réintégra l’Alsace qu’en 1955.

Il y aura aussi 3 000 femmes, incorporées de force (Malgré-Elles), principalement pour servir en Allemagne dans le DCA. 1 000 d'entre elles ne reviendront pas.

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MAGINOT, André

Homme politique français (1877-1932)

Après des études supérieures, André Maginot (1877-1932) est grièvement blessé lors de la première guerre mondiale. Il se lance dans le politique, devient ministre des colonies en 1917, ministre des pensions en 1920, préside au choix du Soldat inconnu et, en 1922, devient ministre de la Guerre. Obsédé par l’idée d’une nouvelle guerre opposant la France à l’Allemagne, il fait adopter le principe d’une ligne continue de puissantes fortifications protégeant la France sur ses frontières de l’est, entre Longuyon et Wissembourg, prolongée le long du Rhin par des forts plus espacés. Le projet est approuvé le 14 janvier 1930 et les constructions démarrent aussitôt.

Maginot meurt le 7 janvier 1932 de la typhoïde. Les travaux de la ligne, inachevée en 1939, concernent l’ensemble de la frontière est et nord de la France, mais seront surtout importants en Alsace et Lorraine, et particulièrement dans les Vosges du nord, entre Hatten et Bitche, avec d’énormes ouvrages comme le Hochwald, le Four à Chaux, le Schoenenbourg. Mais des centaines de casemates, abris, observatoires, postes de commandement s’égrènent aussi le long du Rhin entre Sundgau et Uffried.

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MAÎTRE E.S.

Graveur strasbourgeois du XVe siècle

Graveur strasbourgeois dont on ignore le nom, Maître E.S. a laissé plus de 300 gravures, réalisées entre 1450 et 1467. Il a grandement influencé les graveurs rhénans de la Renaissance.

MANDERSCHEID BLANCKENHEIM, Jean (de)

Évêque de Strasbourg au XVe siècle

Nommé évêque de Strasbourg en 1569, Jean de Manderscheid-Blankenheim tente, mais en vain, de s’opposer à la Réforme . Il est célèbre pour ses exploits bachiques au château du Haut Barr, avec sa confrérie de la Corne. Il décède en 1592 et sa mort ouvre une crise de succession à l’évêché de Strasbourg.

MANSFELD, Ernest (de)

Soldat de fortune (1580-1626)

Portrait du comte Ernest de Mansfeld  - Grav. Passe Crispin, 1894

Condottiere au service de l’évêque de Strasbourg, Ernest de Mansfeld (1580-1626) se signale en 1610 en massacrant les protestants de Beinheim, Oberseebach, Roppenheim. Puis il déserte l’armée épiscopale et entre au service de l’Union évangélique. Il se distingue par sa cruauté à Pilsen en Bohème (juillet 1618) puis, le 16 novembre 1621, pénètre en Alsace avec 20 000 hommes. Installé à Haguenau, il pille la région, assiège Saverne en vain et, de dépit, ravage le Kochersberg. Au printemps, il pousse une pointe jusque dans le Sundgau. Début juillet, il massacre les habitants de Rosheim et d’Obernai puis va assiéger Saverne, en vain. Le 25, il reflue en Lorraine par Graufthal. Battu par les Espagnols aux Pays-Bas puis par Wallenstein, il retourne en Allemagne et meurt sur le chemin de Venise, où il allait quêter des aides financières.

MARBACH, Jean

Réformateur luthérien (1521-1581)

Pasteur à Saint-Nicolas de Strasbourg, Jean Marbach (1521-1581) se fait le champion du luthérianisme à Strasbourg. Extrémiste de la cause, il fait exclure calvinistes et anabaptistes de la ville, et est au centre du complot qui éloigne Jean Sturm, Jacques Sturm et Martin Bucer, trop tolérants à ses yeux.

MASSOL, Joseph

Architecte alsacien du XVIIIe siècle

Architecte alsacien du XVIIIe siècle, Joseph Massol (1706-1771) construit le château des Rohan sur des plans de Robert de Cotte, de nombreux hôtel et demeures bourgeoises à Strasbourg : lycée Fustel de Coulanges (Collège des Jésuites), arand géminaire de Strasbourg, hôtel de ville de Wissembourg, l’hôtel de ville de Strasbourg (palais des Hanau-Lichtenberg). On lui doit aussi à la cathédrale la sacristie des chanoines et des enfants de chœur.

MATTHIS, Adolphe et Albert

Poètes alsaciens

Albert et Adolphe Matthis - 1910 ?

Originaires du Val-de-Villé mais Strasbourgeois de cœur, ces frères jumeaux, Albert (1874-1930) et Adolphe (1874-1944) sont considérés comme les plus grands poètes strasbourgeois du siècle. Ils publièrent trois volumes de poésie en dialecte.

PRINCE MAX

Roi de Bavière (1756-1825)

Le Prince Maximilien et les moustaches de ses grenadiers - Lith. A. Dusch, 18-- ?

Né en Allemagne, duc de Palatinat Deux Ponts, comte de Ribeaupierre en 1778, possesseur et colonel du régiment Royal Alsace, Maximilien Joseph (1756-1825) est plus connu sous le nom de Prince Max. Très populaire, il réside à Strasbourg, où il fait construire le siège du gouvernement militaire actuel. Son fils naîtra ici en 1786 et Louis XV sera son parrain.

Il entre au service de Napoléon qui, en 1806, le fait roi de Bavière. Il transmet la couronne bavaroise à son fils Louis Ier, qui sera roi de Bavière de 1825-1848 et abdiquera en 1848 en faveur de son fils Maximilien II, roi de Bavière de 1848 à 1864. À ce dernier succède son fils, le fameux Louis II de Bavière, qui construira les célèbres châteaux de Bavière, mais dont le règne finira tragiquement en 1886.

MÉDIOMATRIQUES

Tribu celte installée en Alsace

Les Médiomatriques sont l’une des tribus celtes que comptait la Gaule. Ils s’installent probablement vers le Ve siècle avant l’ère chrétienne dans l’actuelle Lorraine et débordent les Vosges vers le Rhin, occupant le sud du Bas-Rhin (le nord étant occupé par les Trévires) et les Vosges du nord. Leur capitale est Divodorum (Metz). Ils sont rejoints et chassés (sans doute vers le Ier av. J.-C.) par les Triboques, les Némètes et les Vangions, peuples celtes comme les Gaulois, mais germanisés, qui les repoussent d’Alsace.

MENTELIN, Jean

Imprimeur strasbourgeois du XVe siècle

Né à Sélestat en 1410, notaire épiscopal et bourgeois de Strasbourg, Jean Mentelin est un humaniste qui travaille avec Gutenberg et crée la première imprimerie à Strasbourg, vers 1449-1450. On lui doit l’impression d’une Bible en latin, d’une seconde en allemand et de quarante-deux autres ouvrages. Il meurt en 1478 et est enterré à l’entrée du chœur de la cathédrale de Strasbourg.

MIEG

Dynastie de capitaines d'industrie

Famille industrielle mulhousienne, spécialisée dans le tissage de la laine et du coton, particulièrement avec Mathieu (1756-1840) et Jean (1819-1904) qui est maire de Mulhouse entre 1872 et 1887 et président du conseil général.

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MORAND

Évangélisateur du Sundgau

Originaire de Worms, bénédictin formé à Cluny, Morand est envoyé en Auvergne par l’abbé Hugues, puis dans le Sundgau en 1105 pour y évangéliser les populations paysannes. Mission qu’il réussit avec talent à partir du prieuré d’Alti-Kirch (Altkirch) fondé par Frédéric de Ferrette et donné aux bénédictins de Cluny. Il est considéré comme l’apôtre du Sundgau. Il meurt vers 1115.

MORIMONT-MOERSPERG

Dynastie de nobles sundgoviens

Les Morimont (Moersperg en allemand) sont une famille noble du Sundgau apparue au début du XIIIe siècle comme vassale des comtes de Ferrette. Elle connait son âge d’or avec Pierre de Morimont, qui restaure le château après une première destruction par le tremblement de terre de 1356. Pierre de Morimont est en effet chargé de missions diplomatiques par Léopold d’Autriche, qui cherche des appuis pour combattre ses ennemis suisses. Pierre conduit même les Armagnacs en Alsace en 1444. Après l’affaire, les Confédérés mènent contre lui des représailles et le château est détruit en 1445 puis en 1468 par les Bâlois.

Pierre le relève alors d’après des plans de châteaux français qu’il a eu l’occasion de visiter au cours de ses missions, notamment à Pierrefonds. Il meurt en 1474. Son fils Joseph Gaspard lui succède, ne se mêle pas du conflit avec le Téméraire, mais reste au service de l’Autriche. Il guerroie en 1487 en Italie, puis en 1493 en Bourgogne. En 1487, il est nommé bailli des Habsbourg et élevé au rang de Baron, recevant la baronnie de Belfort. Il continue de transformer le château pour en faire un casernement de cavalerie. Il meurt en 1511. Après lui surgissent les difficultés financières. La baronnie de Belfort est revendue aux Habsbourg à la mort de Jacques Ier. Jacques II embrasse la Réforme, vend la seigneurie à un espagnol, le comte d’Ortenbourg-Salamanca et devient administrateur du comté de Wurtemberg.

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MÜLLENHEIM

Grande famille strasbourgeoise

Les Müllenheim sont une très vieille famille patricienne de Strasbourg qui domina la vie publique de la cité entre le XIIIe et le XVIIIe siècles. Au Moyen Âge, leurs incessantes querelles avec les nobles Zorn amena les bourgeois à les exclure de la vie politique de la cité lors du fameux Geschölle de 1332. Par la suite, la famille donna de nombreux Stettmeistres à la Ville.

MULLER, Germain

Auteur et artiste de scène (1923-1994)

Personnage hors normes de la vie alsacienne et strasbourgeoise, Germain Muller (1923-1994) incarne ce que l’Alsace à de truculent, de satirique, de paradoxal. Auteur, poète à ses heures, scénariste, conseiller municipal de Strasbourg, il fut le créateur et l’animateur pendant des décennies de la revue De Barabli, monument de la culture satirique alsacienne dans les années 1950-1980. Incorporé de force en 1942, il s’échappe en Suisse puis devient le premier speaker parlant dialecte à Radio Strasbourg. Il est l'un des fondateurs de l’Opéra du Rhin.

MUNCH, Charles

Chef d'orchestre alsacien (1891-1968)

Natif de Strasbourg, Charles Munch est l'un des plus grands chefs d’orchestre du XXe siècle. Issu d’une illustre famille de musiciens, il est professeur de violon à Strasbourg et à Leipzig. Il travaille avec Furtwängler et commence une carrière de chef d’orchestre. En 1938 il dirige le Conservatoire puis, en 1949, l’orchestre Symphonique de Boston. En 1967, il fonde l’Orchestre de Paris. Il est un spécialiste de Berlioz, Ravel, Roussel, Honegger.

MURNER, Thomas

Moine franciscain (1475-1537)

Thomas Murner - [S. l.] : [S. n.], 1850 ?

Moine franciscain né à Obernai, grand voyageur européen, Thomas Murner (1475-1537) est l’ardent défenseur, souvent excessif, du catholicisme, battu en brèche par le Réforme. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages assez virulents contre les excès de l’Église mais surtout contre les fous luthériens. Expulsé de Strasbourg, il part à Lucerne en 1525 d’où il est chassé à la demande de Berne en 1526. Il rentre finalement à Obernai. On lui doit plusieurs ouvrages, dont La conjuration des fous (Narrenbeschwörung), la Corporation des fripons (Schelmenzunft) et le Pré aux coucous (Gauchmatt).