Par Emmanuel Claerr
Publié le 1er octobre 2010
Pluie, crachin, bruine, neige, grêle, grésil, brouillard : tant de mots pour désigner les précipitations.
Les précipitations désignent les différentes formes sous lesquelles des cristaux de glace ou de gouttelettes d'eau qui, ayant été soumis à des processus de condensation et d'agrégation à l'intérieur des nuages, sont devenus trop lourds pour demeurer en suspension dans l'atmosphère et tombent ou se déposent au sol. Elles sont l’une des étapes du cycle de l'eau (ou cycle hydrologique).
Temps de pluie à Ingwiller
Photo Pierre Kessler, s.d.
Document CRDP d'Alsace
On évalue la quantité de précipitations atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné en utilisant des pluviomètres. L’unité de mesure est le millimètre, ce qui équivaut à un litre d’eau tombé par mètre carré.
Chaque année, la France métropolitaine reçoit en moyenne 440 milliards de m³ de précipitations. On estime que :
- 61% de ces précipitations retournent directement dans l’atmosphère par le phénomène d’évaporation ;
- 16% de ces précipitations alimentent directement les cours d’eau ;
- 23% de ces précipitations s’infiltrent directement dans le sol et alimentent ainsi les aquifères.
La partie des précipitations génératrice d’un écoulement, immédiat ou différé, superficiel ou souterrain est appelée pluie (ou précipitations) efficace (ou utile).
L’écoulement superficiel est collecté directement par le réseau hydrographique. Cet écoulement se produit dans les heures ou les jours suivant les précipitations.
L’écoulement souterrain dans les aquifères est quant à lui plus lent, plus différé et de longue durée (quelques heures à plusieurs milliers d’années).
Du fait de la pollution de l’air, l’eau de pluie peut contenir, sans même avoir touché le sol, en quantité très variable, des sulfates, du sodium, du calcium, de l’ammonium, voire des nitrates et des pesticides. L’eau pluviale (nom donné à l’eau de pluie après qu'elle ait touché le sol ou une surface construite ou naturelle) quant à elle, se charge, notamment dans les zones urbaines, de particules solides, de matières organiques et surtout de polluants métalliques, notamment de plomb et de zinc (issus des toitures).
D’après Eurofrance.
Se reporter au site d' Eaufrance et consulter également le Bulletin national de situation hydrologique.
Précipitations moyennes interannuelles (1971-1990)
Carte CEGUM-CEREG-AERM, 2004
Coll. Agence Rhin Meuse
En Alsace, le relief agit fortement sur la répartition géographique des précipitations : les Vosges présentent une pluviométrie supérieure à 1 000 mm/an alors que, sur la majeure partie de la plaine, il tombe moins de 700 mm/an à l’exception du Sundgau (situé face à la trouée de Belfort, n'étant pas protégé par les Vosges) et de la partie septentrionale au nord de la Zorn (là où la protection des Vosges gréseuses devient plus faible).
Nulle part en France on ne trouve un gradient pluviométrique aussi important, de l’ordre de 1 100 mm/an sur 25 km à l’ouest de Colmar.
La carte des précipitations fait ressortir des hauteurs pluviométriques moyennes annuelles très contrastées.
La zone de Colmar, située à l'est de la ville, bénéficie d'un micro-climat ensoleillé et sec car l'effet de foehn y joue à plein : Colmar est la deuxième ville la moins pluvieuse de France après Perpignan, avec 550 mm de précipitations par an. La région de Colmar connaît, en moyenne, entre 95 et 100 jours de pluie par an.
L'effet de foehn a une influence importante sur une vaste zone qui s'étend du nord de Mulhouse jusqu’à Molsheim. Dans cette zone, on compte en moyenne entre 95 et 110 jours de pluie par an.
Hauteur des précipitations (1951-1980)
Grap. Emmanuel Claerr, 2010, d'ap. Y. Sell (dir.), L'Alsace et les Vosges, Delachaux/Niestlé, Lausanne, 1998.
À l'ouest, sur une partie du massif vosgien, le nombre annuel de jours avec précipitations (supérieur ou égales à 0,1 mm) atteint 170 à 200 jours. La différence est donc d'environ 80 jours de pluie par an dans les zones les plus influencées et ce, à seulement vingt kilomètres de distance.
L'importance de la nappe phréatique alsacienne combinée à la proximité du Rhin et de rivières importantes évitent toutefois à la région les conséquences d'éventuelles sécheresses.