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Ulrich Zwingli
(1484 - 1531)

Par Jean-Marc Siegel

Publié le 18 juin 2012

Ulrich Zwingli est l'un des grands réformateurs de son temps. Son histoire personnelle exceptionnellement riche le place au confluent des bouleversements religieux, politiques et sociaux qui ont affecté le bassin rhénan au début du XVIe siècle.

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Cheminement vers la RéformeRevenir au début du texte

Signature d'Ulrich Zwingli

Signature d'Ulrich Zwingli
Lettre à Beatus Rhenanus, 30/07/1522
Coll. Bibliothèque humaniste de Sélestat (CBR 240, Horawitz p. 309-310, n° 224)

Ordonné prêtre en 1506 après ses études universitaires, il devint aumônier aux armées : toute sa vie, il resta proche des soldats et participa dans sa jeunesse à des campagnes militaires dans lesquelles les troupes suisses étaient engagées. Il fut, ainsi, présent à Novare puis à Marignan, où les Suisses furent battus par François Ier.

Sa réflexion critique vis-à-vis du catholicisme, déjà vive dans sa jeunesse, gagna en profondeur et en cohérence lorsqu'il devint prédicateur de la collégiale de Zürich.

La lecture des textes de John Wyclif et Jean Hus, mis à l'index par l'Église, le conforta dans ses vues. Le cheminement personnel de Zwingli vers la Réforme est toutefois indépendant de celui de Luther.

La terrible épidémie de peste à Zürich, en 1519, le marqua profondément, et le décida à rompre avec l'Église catholique.

Les Schlussreden

La rédaction et la publication des Schlussreden - les 67 Thèses - représente un tournant pour Zwingli, mais aussi pour les cités suisses, et au premier chef pour Zürich, dont le Conseil adopta les vues du réformateur et devient une cité protestante. Bâle et Berne suivirent.

La messe traditionnelle fut abolie pour devenir une célébration très simple, dépouillée de tout faste. Les reliques furent abandonnées tout comme les chants, qui laissèrent la place à la lecture des Écritures.

Les 67 Articles constituèrent une rupture radicale avec la tradition catholique, entérinée en 1525. Outre l’abolition de la messe et la redéfinition de l’Eucharistie, on y trouvait des préconisations hardies, telles que le mariage des clercs et des nonnes, la dissolution des monastères et la redistribution de leurs richesses.

Simultanément, dans ce nouveau système de valeurs, les exigences morales vis-à-vis des gens se firent de plus en plus contraignantes.

Le colloque de Marbourg (1529)

Cette rencontre au sommet a eu lieu à l'initiative de Philippe de Hesse. Il a réuni les principales figures du protestantisme, parmi lesquelles Luther, Brenz, Osiander et Melanchton face à Zwingli et à Œcolampade, Martin Bucer, Hedion et Capiton.

Colloque de Marbourg

Colloque de Marbourg
Grav. anonyme, 1557

Luther et Zwingli parvinrent à se mettre d'accord sur quatorze des quinze points de discussion prévus. Le dernier concernait l'Eucharistie :

La rencontre buta sur ce point essentiel et se solda par un échec.

Fin de vie et postéritéRevenir au début du texte

Zwingli mourut en octobre 1531, alors qu’il assistait blessés et mourants à la deuxième bataille de Kappel, à laquelle il participait en tant qu’aumônier.

Beaucoup pensaient que la réforme zwinglienne était trop radicale mais certains lui reprochaient d’être encore trop timoré, et souhaitaient aller bien plus loin encore.

Les anabaptistes, qui s’organisèrent lors de la Confession de Schleitheim, en 1527, trouvèrent en Zwingli un adversaire acharné qui n’hésita pas à les persécuter et les exécuter par noyade.