20
000 Tziganes de pays divers, plus de 10 000 prisonniers de guerre soviétiques
et plus de 10 000 prisonniers d’autres nationalités). Plus
de 50 % des prisonniers enregistrés sont décédés
suite à la famine, au travail excédant leur capacité
physique, à la terreur qui a fait rage dans le camp, aux exécutions,
aux conditions de vie inhumaines, maladies et épidémies,
aux punitions, tortures et expériences médicales criminelles.
À partir de 1942, Auschwitz commenca à fonctionner d’une
toute autre façon. C’est devenu le centre de destruction
massive des Juifs d’Europe. Les nazis ont marqué tous les
Juifs vivant en Europe pour l’extermination totale, indépendamment
de leur âge, sexe, citoyenneté ou idéaux politiques.
Ils sont morts parce qu’ils étaient nés Juifs. Après
les sélections conduites sur la plate-forme, ou “rampe”,
les personnes nouvellement arrivées et déclarées
par les médecins SS comme “inaptes” au travail ont
été envoyées aux chambres à gaz : les malades,
femmes âgées, enceintes, enfants. Dans la plupart des cas,
70 à 75 % de chaque transport fut directement envoyé à
la mort. Ces personnes ne furent pas inscrites sur les registres du
camp : elles n’ont reçu aucun numéro de série
et n’ont pas été enregistrées. Les historiens
évaluent que parmi les personnes envoyées à Auschwitz,
il y avait au moins 1 100 000 Juifs de tous les pays de l’Europe
occupée, plus de 140 000 Polonais (des prisonniers, surtout politiques),
environ 20 000 Tziganes de plusieurs pays européens, plus de
10 000 prisonniers de guerre soviétiques et plus de 10 000 prisonniers
d’autres nationalités. La majorité des déportés
juifs sont morts dans les chambres à gaz, immédiatement
après leur arrivée.
Le nombre total des victimes d’Auschwitz dans les années
1940- 1945 est semble-t-il évalué entre 1 100 000 et |
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Crématorium III (dessin
de David Olère, 1945)
Illustration tirée de l’ouvrage
de Serge Klarsfeld, David Olère : The Eyes of a Witness
(The Beate Klarsfeld Foundation, New York, 1989).
David Olère, décorateur de cinéma à Paris
au moment de son arrestation en 1943, a été déporté
à Auschwitz-Birkenau. Il a fait partie des Sonderkommando,
ces équipes chargées par les nazis d’entretenir
et de faire fonctionner les chambres à gaz et les fours crématoires.
Ces équipes furent exécutés juste avant la libération
des camps, les nazis ne voulant laisser derrière eux aucun témoin
gênant. Il n’y eut qu’une dizaine de survivants. Revenu
à Paris, David Olère exécuta de mémoire
une série d’une cinquantaine de dessins pour décrire
l’indescriptible et servir de témoignage. |