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Collège et Lycée
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Une internationalisation maîtrisée ?Trop peu d'auteurs soulignent certains dangers ou limites de l'internationalisation. A cet égard, Dommergues insiste sur le consensus et l'approbation qui doit exister dans la métropole mais aussi sur la nécessité absolue à tenir compte du développement interne sans quoi le développement internationale courrait le risque d'être tout à fait déconnecté de la vie des habitants. René Kahn, professeur d'économie à l'Université Robert-Schuman montre bien que le modèle de développement alsacien qui implique un haut niveau d'exigence (une main d'œuvre très qualifiée par exemple) peut générer de l'exclusion, d'autant plus que ce modèle n'est pas "soumis aux exigences d'un débat démocratique", et qu'il est "surtout porté par une élite locale." On
peut donc se demander dans quelle mesure cette internationalisation - sans aller
jusqu'à dire qu'elle accélère la ghettoïsation - ne la révèle encore mieux.
A cet égard, il est intéressant de vérifier et d'avoir un regard sur l'image que la ville se fait d'elle même afin de vérifier s'il existe un véritable assentiment, un consensus de l'ensemble de la société. Pour avoir un début de réponse, on peut consulter l'enquête réalisée par Emmanuel Noussis auprès de deux classes de seconde dans un lycée de centre-ville (disponible sur le site académique de Strasbourg). Elle montre bien à quel point les images de la ville sont fragmentées, partielles. Nombre d'observateurs et en particulier des sociologues montrent également à quel point il existe une véritable distorsion entre un centre-ville directement et tout entier "branché" à l'international, largement mis en valeur avec le marché de Noël (Christkindelsmärik) qui déborde de lumières et de richesses et les banlieues ignorées, exclues de fait. Cela est corrélée par l'étude des listes électorales qu'ont réalisée Dominique BADARIOTTI et Christiane WEBER dans leur étude sur Strasbourg. Ils montrent à quel point "la sensibilité socio-politique "populaire" se trouve reléguée en périphérie, alors que la sensibilité socio-politique "conservatrice" ou "bourgeoise" se renforce au centre ville, et dans certains faubourgs privilégiés". La ségrégation de plus en plus sensible dans certaines villes se trouve encore renforcée dans une ville très ouverte à l'international. D'autre
part, on peut légitimement se demander si la rançon d'une internationalisation
croissante (et même plus simplement de la croissance économique) n'est pas la
remise en cause de certains équilibres écologiques ou en tout cas la fragilité
croissante de l'environnement. La vallée du Rhin est connue pour sa fragilité
et c'est sur toute son étendue que les villes tentent de minimiser les conséquences
néfastes de la vie contemporaine et en particulier l'impact du transport routier
et des déplacements automobiles. La vallée du Rhin est véritablement devenue
un laboratoire en ce domaine avec les exemples connues de Fribourg-en-Brisgau
en Allemagne, de Bâle en Suisse. . Dés les années 80, à la suite de la prise
de conscience de la dégradation et de l'appauvrissement du patrimoine naturel,
des mesures concrètes d'amélioration de l'environnement se sont ainsi multipliées,
poussées souvent par l'urgence de remédier à des situations critiques. L'originalité
réside dans le fait que ces mesures ont parfois été prises au niveau transfrontalier,
ainsi un plan pour l'air de Strasbourg/Kehl a t-il été mis en place dés 1993
; un programme de recherche climatologique régional et transfrontalier (REKLIP)
a "permis de comprendre les phénomènes bio-climatiques en vue de constituer
un outil pour l'aménagement du territoire". (Atlas ADEUS) Une ville dominéeAu
total, Strasbourg émerge peu à peu au niveau international à partir du rôle
nouveau que lui ont offert les institutions européennes. Néanmoins, face aux
métropoles concurrentes et proches d'Allemagne (Karlsruhe, Stuttgart) ou de
Suisse (Bâle) , Strasbourg a encore bien de la peine à véritablement exister.
Qu'en est-il alors de Strasbourg ?Strasbourg ne diffère guère de ce schéma général : il faut souligner le fait qu'il n'y pas de relation de dépendance de Strasbourg au niveau des flux ferroviaires c'est à dire que le flux le plus important est orienté vers une ville plus petite. Dans le domaine ferroviaire, Strasbourg ne subit pas la domination d'une plus grande ville. Mais il est vrai qu'une véritable relation de dépendance de Strasbourg avec Paris existe au niveau des flux aériens : le flux majeur de Strasbourg est dirigé vers Paris. Pistes cyclables (© photo G. Engel) |
© CRDP d'Alsace
- thém@doc - Strasbourg, métropole européenne, 2002
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