AUSCHWITZ LES PROFONDEURS DE L'ABIME 28 février-24 mars 2005, Lycée Camille Sée, Colmar
Un document d'accompagnement réalisé par le Centre départemental de documentation pédagogique du Haut-Rhin
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par l’interdiction totale de certains quartiers.
La sixième étape est celle de l’isolement systématique ; elle n’est que la systématisation de la précédente. Par internement dans des camps de divers statuts (camps de travail ou de concentration), on extrait les Juifs et autres victimes de la population. Cependant, les camps n’ayant pas une capacité suffisante et le nombre de Juifs résidant sur les territoires contrôlés s’accroissant avec les conquêtes, l’isolement fut réalisé par la création de ghettos : dans un périmètre restreint choisi dans des quartiers déjà peu salubres, touchés par des bombardements, on entassait un nombre considérable de gens. Les quantités de vivres attribuées aux ghettos, et gérées à l’intérieur par des conseils juifs nommés par l’occupant nazi, étaient si faibles en termes de ration alimentaire individuelle que cette population enfermée ne pouvait survivre. Les épidémies, notamment le typhus favorisé par l’absence de toute hygiène et l’entassement, étaient de nature à parachever ce qui pouvait être présenté comme une disparition "naturelle".
Pourtant l’importance des trafics, de la contrebande et de tous les artifices qu’un groupe humain peut, de façon légale ou non, déployer pour sa survie, fit que la mortalité, qui atteignit des taux inégalés dans les ghettos, ne les vidait cependant pas.
La septième et ultime étape est celle de la destruction massive. Elle fut déclenchée sous diverses formes. Lors de l’offensive contre l’URSS, les Einsatzgruppen opéraient juste en arrière du front et, en bonne coordination avec l’armée, se livraient à des «opérations mobiles de tuerie» qui permirent de détruire des centaines de milliers de personnes : Juifs et "commissaires politiques" étaient les cibles désignées. Ces Einsatzgruppen étaient

composés de réservistes et de supplétifs recrutés dans les populations des pays occupés. Ils n’étaient pas toujours nazis, et pas non plus forcément des monstres pervers et sadiques, mais des hommes tout à fait ordinaires conduits là par la logique totalitaire.
La deuxième forme de destruction était la réduction des individus, dans les camps de concentration, par le travail, la faim, le froid, les mauvais traitements, jusqu’à la mort. De nombreux récits de survivants ont permis de connaître les modalités de cette déchéance programmée. Mais le rythme de la mortalité, tout effrayant qu’il soit tant dans les ghettos que dans les camps, s’avéra insuffisant, notamment lorsque la défaite sur le front russe rendit tangible l’éventualité d’une offensive de reconquête par l’armée soviétique. Il fallut donc systématiser la destruction : c’est alors que furent mis en place les camps destinés à la seule élimination, Auschwitz-Birkenau, Chel/mno, Lublin-Maïdanek, Bel/zec, Sobibór et Treblinka ; dans ce dernier furent gazés et brûlés la grande majorité des 450000 survivants du ghetto de Varsovie. Les troupes soviétiques poursuivant leur avance, la destruction finale passa par celle des lieux et de leurs occupants. Devant le soulèvement du ghetto de Varsovie la méthode fut celle du rasage intégral par bombardement et pilonnage d’artillerie. Les différents camps de destruction furent eux-mêmes rasés, les rares survivants emmenés dans des marches de la mort au gré des opérations militaires, sur un territoire se réduisant de plus en plus.
Il est à noter que cette dernière étape est aussi la phase ultime de la déshumanisation, qui, appliquée aux Juifs, fut étendue aux autres catégories de victimes. La pratique du tatouage d’un numéro sur le bras des déportés arrivant en camp de concentration et n’étant pas immédiatement
 
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