AUSCHWITZ LES PROFONDEURS DE L'ABIME 28 février-24 mars 2005, Lycée Camille Sée, Colmar
Un document d'accompagnement réalisé par le Centre départemental de documentation pédagogique du Haut-Rhin
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Enseigner l'Holocauste au 21ème siècle

expérimentale à Chelmno. Le 29 novembre 1941, Heydrich convoque la "Conférence de Wannsee", qui se tiendra le 20 janvier 1942 à midi, sur die Endlösung der Jugenfrage, "la solution finale de la question juive". Un rapport en fut rédigé en trente exemplaires. Il cite parmi les possibilités de solution les fusillades et les camions à gaz. Ce n’est que postérieurement que les chambres à gaz furent «inventées». En dehors de ce rapport, aucun autre ordre écrit ne fut donné.
Le "protocole" (compte rendu) de la Conférence de Wannsee évalue le nombre de Juifs à éliminer à onze millions, en comptant ceux des territoires "non encore" occupés. Il précise :
« Unter entsprechender Leitung sollen nun im Zuge der Endlösung die Juden in geeigneter Weise im Osten zum Arbeitseinsatz kommen. In großen Arbeitskolonnen, unter Trennung der Geschlechter, werden die arbeitsfähigen Juden straßenbauend in diese Gebiete geführt, wobei zweifellos ein Großteil durch natürliche Verminderung ausfallen wird. Der allfällig endlich verbleibende Restbestand wird, da es sich bei diesem zweifellos um den widerstandsfähigsten Teil handelt, entsprechend behandelt werden müssen, da dieser, eine natürliche Auslese darstellend, bei Freilassung als Keimzelle eines neuenjüdischen Aufbaues anzusprechen ist. (Siehe die Erfahrung der Geschichte.)»
(Au cours de la solution finale, les Juifs de l’Est devront être mobilisés pour le travail avec l’encadrement voulu. En grandes colonnes de travailleurs, séparés par sexe, les Juifs aptes au travail seront amenés à construire des routes dans ces territoires, ce qui sans doute permettra une diminution naturelle substantielle de leur nombre. Pour finir, il faudra appliquer un traitement approprié à la totalité

de ceux qui resteront, car il s’agira évidemment des éléments les plus résistants, puisque issus d’une sélection naturelle, et qui seraient susceptibles d’être le germe d’une nouvelle souche juive, pour peu qu’on les laisse en liberté (voir l’expérience de l’histoire.) [Jean-Michel Lecomte, Savoir la Shoah, CRDP Bourgogne, Dijon, 1998, p.164-166 et 165-167 (trad. C. Syren)]

Le silence

Il conviendrait plutôt de parler des silences.
Les silences sur la Shoah. Les survivants des camps étaient en grande majorité des déportés pour faits d’opposition ou de résistance. Ils parlèrent à leur retour, décrivirent ce qu’était le camp de concentration: mais les populations, soulagées par la paix, encore soumises à d’importantes restrictions alimentaires, n’écoutèrent bientôt que d’une oreille polie le récit de ces horreurs — dont elles préféraient ne plus entendre parler. Quant aux Juifs, ils étaient fort peu nombreux à être revenus des camps de destruction, et eux ressentaient encore plus de mal à s’exprimer : pour eux, les véritables victimes étaient ceux qui avaient été gazés et brûlés, qui étaient passés par ces "trous noirs" qu’étaient Auschwitz-Birkenau, Treblinka et les autres camps. Ils ressentaient en outre une culpabilité lancinante : pourquoi avaient-ils survécu ? Cette survie était pour eux forcément fautive. Ils avaient dû pour ne pas mourir "organiser" de la nourriture, ou d’autres trésors comme monnaie d’échange, ils avaient fait preuve d’égoïsme, ils avaient commis ce que dans la vie sociale courante ils auraient qualifié de péchés, ou de délits. Enfin, par définition, personne ne pouvait témoigner de l’intérieur de la chambre à gaz, comme personne ne pourrait accorder

 
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