AUSCHWITZ LES PROFONDEURS DE L'ABIME 28 février-24 mars 2005, Lycée Camille Sée, Colmar
Un document d'accompagnement réalisé par le Centre départemental de documentation pédagogique du Haut-Rhin
Auschwitz : les profondeurs de l'abîme Le camp d'Auschwitz-Birkenau Chronologie du camp L'"album d'Auschwitz" Les photographies comme documents historiques Biographie de Zinovii Tolkatchev « J'ai fait ce que je devais faire... » Glossaire Enseigner l'Holocauste au 21ème siècle Ressources en médiathèque Ressources en librairie Ressources en ligne Questionnaire élèves
Les photographies comme documents historiques

direct à la réalité. Et quand bien même cette réalité soit déjà dépassée, la photographie retire du passé une coupe transversale du temps, et la projette dans le présent. Le temps ainsi gravé laisse une impression indélébile de la mémoire de l’individu et demeure un legs public pour l’avenir. En observant ce fragment visuel, on peut faire un retour en arrière et se concentrer sur les détails, pouvant alors évoquer pensées et mémoires. Les images fixes se révèlent puissantes et conservent une place de choix, même dans l’ère des images animées.
Néanmoins, malgré le pouvoir inhérent aux photographies, elles sont également vulnérables. Après tout, bien que considérées comme le produit d’une simple activité technique, elles ne sont pas infailliblement objectives. Comme tout document historique, les photographies ont une perspective personnelle. Le photographe choisit le temps de pause, l’angle et possède les moyens techniques de jouer au moyen de la lumière et de l’ombre, sur la dissimulation ou l’accentuation, la réduction ou l’agrandissement. Même après le travail du photographe achevé, d’autres facteurs entrent en jeu, influençant et changeant par là-même les choses. La classification des photographies, le contexte dans lequel elles sont imprimées, la formulation des titres peuvent produire des interprétations différentes et ainsi changer la vérité historique. Les historiens doivent donc examiner les détails de la photographie suivant une voie critique, comme s’ils étudiaient un document historique à part entière. L’attention doit se porter sur l’identification des personnes prises en photo, du photographe, la date de la photographie, les noms et sur tout autre détail.

L’utilisation de la photographie au cours de la période nazie

Les années précédant l’accession au pouvoir du régime nazi constituèrent l’apogée du développement du photo-reportage. Les photographies sont arrivées à une totale reconnaissance, et cela en raison de la fabrication à grande échelle de l’appareil-photo ainsi qu’à sa large utilisation par le grand public. La liberté d’utilisation du modèle portatif, l’appareil-photo compact Leica, qui remplaça les appareils fixes de studio, a ouvert de nouvelles options photographiques ; il est ainsi devenu possible de prendre des photographies spontanées en extérieur, suivant de nombreux angles différents.
Les autorités nazies, qui ont profité de l’appareil-photo comme un moyen de glorifier le Reich et ses leaders, en persuadant le peuple allemand, modelant l’opinion publique et disséminant leur doctrine raciale, étaient tout à fait conscientes que les photographies pouvaient jouer contre eux. Par conséquent, des lois ont été édictées interdisant la photographie à l’intérieur des ghettos, camps et autres secteurs sensibles. Des photographes professionnels nazis ont travaillé sous le contrôle du gouvernement. Les photographes au sein des unités de propagande opérant au front, les photographes de presse et les photographes indépendants travaillant en Allemagne pour la presse étrangère, tous étaient soumis à une rigoureuse censure.
Il y avait, cependant, d’autre personnes qui pouvaient librement prendre des images et qu’il était plus difficile de contrôler. Ceux-ci étaient des civils allemands qui possédaient des appareils-photo et des soldats allemands qui apportaient leur propre appareil avec eux et

 
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